Devenir freelance, ce qu’il faut savoir

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Devenir freelance, c’est faire le choix d’une liberté qui semble à première vue très attirante : pas de patron pour vous imposer un planning, la possibilité de choisir ses projets, de fixer ses tarifs… Mais cette vie de liberté n’est pas dépourvue de contraintes. Avant de se lancer, mieux vaut bien comprendre les réalités de ce statut et peser le pour et le contre.

flexibilité et liberté : les atouts majeurs du freelancing

Le premier avantage du freelancing est sans conteste la liberté qu’il offre. En devenant freelance, vous choisissez où, quand, et avec qui vous travaillez. C’est un privilège que peu de professions peuvent offrir. Vous voulez partir courir au bois de Vincennes un mardi matin ? Aucun problème, tant que les délais de vos projets sont respectés. La flexibilité est sans doute ce qui attire le plus ceux qui se lancent dans cette voie. L’idée de maîtriser totalement son emploi du temps, de pouvoir refuser les clients qui ne conviennent pas, ou encore de travailler depuis chez soi ou n’importe où dans le monde est très séduisante.

Prenons l’exemple de Sophie, une graphiste freelance. Après des années en agence où les horaires étaient stricts et où elle était souvent contrainte de travailler sur des projets peu motivants, elle a fait le saut vers le freelancing. Aujourd’hui, elle choisit de travailler pour des entreprises qui partagent ses valeurs, en ménageant du temps pour s’occuper de ses enfants. Pour elle, cette liberté retrouvée est précieuse.

En contrepartie, cette même flexibilité peut être déstabilisante. Quand on est freelance, il n’y a plus de cadre fixe, plus de régularité. Certains jours peuvent être marathons, avec des livrables à boucler et des clients pressants, tandis que d’autres sont plus calmes, voire trop calmes. Ce manque de stabilité peut poser des problèmes, notamment pour ceux qui aiment avoir une routine bien établie.

l’insécurité financière, une réalité à prévoir

Un aspect souvent sous-estimé du freelancing est l’insécurité financière qui en découle. Contrairement aux salariés, les freelances ne bénéficient pas d’un salaire fixe mensuel. Les revenus peuvent fluctuer en fonction de la demande, des projets disponibles et des aléas de la vie professionnelle. Il faut être prêt à traverser des périodes de disette, parfois plus longues que prévu. D’ailleurs, à ses débuts, il est fréquent de ne pas savoir combien on va gagner le mois suivant. La gestion de la trésorerie est donc cruciale pour éviter de se retrouver en difficulté financière.

Prenons l’exemple de Maxime, développeur web en freelance. Lors de sa première année d’activité, il a connu des mois à revenu zéro, faute de clients. Maxime avait heureusement anticipé cette instabilité, en mettant de côté l’équivalent de six mois de dépenses avant de se lancer. Ce coussin financier lui a permis de traverser les moments difficiles sans se mettre en danger. Pour d’autres, ce manque de régularité des revenus peut être très stressant, notamment lorsqu’on a une famille à charge.

De plus, en tant que freelance, vous devrez vous charger de la facturation et des relances des clients. Tout le monde n’est pas bon payeur, et il faut souvent faire preuve de persévérance pour obtenir le règlement de ses factures. Cela fait partie des contraintes administratives à prévoir lorsqu’on choisit cette voie.

choisir le bon statut juridique

Lorsqu’on décide de se lancer dans une activité de freelance, le choix du statut juridique est primordial. Beaucoup optent pour la micro-entreprise en raison de la simplicité de gestion qu’elle offre : les démarches de création sont simplifiées, les cotisations sociales sont prélevées en fonction du chiffre d’affaires, et il n’y a pas de comptabilité complexe à tenir. Cependant, ce statut présente des limites, notamment un plafond de chiffre d’affaires annuel au-delà duquel il faudra changer de statut.

D’autres préfèrent créer une EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou une SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle), qui permettent de séparer le patrimoine personnel de celui de l’entreprise, limitant ainsi la responsabilité en cas de difficultés. Cela peut être un choix judicieux si votre activité nécessite des investissements importants ou si vous avez pour projet de faire évoluer votre entreprise.

isolement et autonomie : à double tranchant

Le freelancing offre une grande autonomie, mais peut aussi être synonyme d’isolement. En tant que freelance, vous êtes seul maître à bord. Cela signifie que vous prenez toutes les décisions concernant votre activité, des tarifs aux types de projets que vous acceptez. Pour certains, c’est une vraie bouffée d’air frais par rapport au salariat, qui peut être ressenti comme oppressant ou limitant. Mais cette solitude peut également peser, surtout si vous étiez habitué à travailler dans une équipe.

Par exemple, Pierre, consultant en marketing, appréciait beaucoup la camaraderie de ses collègues avant de devenir freelance. En se retrouvant seul, il a vite compris qu’il lui fallait un réseau professionnel solide pour échanger sur les problématiques du métier. Pierre a donc commencé à participer à des événements de networking et à travailler de temps en temps dans des espaces de coworking pour retrouver un semblant de vie sociale. C’est une solution à laquelle beaucoup de freelances ont recours pour rompre l’isolement et créer des opportunités de collaboration.

Le freelancing est également synonyme de polyvalence. En tant qu’indépendant, vous devez non seulement réaliser votre cœur de métier, mais aussi gérer la prospection commerciale, la facturation, la comptabilité, la communication… Cela peut être stimulant pour ceux qui aiment toucher à tout, mais épuisant pour d’autres qui préfèrent se concentrer sur leur expertise.

 

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